[Sans limites] Lorsqu'on trop-top, on ne compte pas
Je me sens un peu comme la couturière prise en flagrant délit de blog buissonier, et qui attend avec angoisse de passer en conseil de discipline regulière.
Pour ma défense Messieurs, Mesdames les jurés, sachez que je n'ai pas chomé au coin du feu et que la vie réelle a ses impératifs que la vie virtuelle ignore [Pascal, mon ami, je te revaudrai ça]. Comme par exemple (liste non exhaustive) :
- gérer sereinement le changement de dizaine (oui, les trente ans m'ont rattrappée, et, excellente nouvelle, j'ai survécu). Ce qui demande une préparation digne d'un sportif de haut niveau pour avoir un moral d'acier, enchaîner les différentes bouteilles de vin et d'espumante, sorte de vin blanc pétillant (30 ans peut éventuellement être l'âge de la sagesse mais certainement pas celui de la richesse, et le champagne c'est hors de prix par ici, alors on se console avec le fac similé local) et souvent les blagues douteuses qui les accompagnent,
- récupérer de l'orgie de gâteaux (ah c'est sûr, mon foie n'a plus 20 ans),
- déménager dans un nouvel appart' pour une nouvelle vie! D'ailleurs j'ai une pièce rien qu'à moi, entièrement dédidée à mes machines et mes tissus! Et ou PERSONNE n'a le droit d'entrer, ne serait-ce même que pour poser l'ongle du petit doigt sur mes précieux ciseaux...
- dresser mon chat pour qu'il garde la porte,
- se mettre dans la peau de Valérie Damidot et refaire entièrement la peinture de l'ancien appart, de préférence en nuitée, car la journée, on travaille!
- de passer 3 semaines en formation intensive pour recevoir ma première certification de formatrice et coach!
- réaliser le projet foufou de coudre une robe de mariée (ne me félicitez pas, ce n'est pas moi qui passe devant M. le maire)
J'en appelle donc à votre immense clémence, et espère que vous me pardonnerez cette disparition soudaine, mais nécessaire vous l'aurez compris, de la blogosphère. Ma pénitence étant réglée, revenons à nos aiguilles!
C'est trop top!
Pour me remettre de ces intenses émotions, je me suis remise à la couture avec un petit projet facile et inrattable : le merveilleux Trop Top d'Ivanne Soufflet. Im-po-ssi-bl-e d'être passé à côté, tellement le nombre de réalisations a inondé la blogo-couture, vous en avez forcément entendu parlé! Pour ceux et celles qui auraient fait une cure insta-détox, émigré sur une île déserte sans connexion internet (j'admire le courage!) ou comme moi, pris une période sabbatique de blog, voici une rapide présentation :
C'est un pack de 3 versions différentes de petits hauts basiques pour femme en tissu strech ou non-extensible, de la taille 32 à 54 avec des emmanchures simplifiées type "kimono". Ivanne propose une foule de tutos pour adapter le patron et le décliner à l'infini : basque, volants, col, rabat de manche, pétale d'épaule, boutonnière, robe, pull oversize etc. Bref, ce patron pourrait suffire à créer, presque à lui-seul, une garde robe entière, ou en tout cas, sa grande majorité! D'ailleurs, il existe tellement de possibilités que Ma cabane en alaska a crée un blog collectif, entièrement dédié à ce patron, qui lance un défi chaque mois.
En termes financiers, on pourrait affirmer que c'est un produit qui garantit un bon ROI avec de base, un bon rapport qualité-prix. En bref, l'investissement en vaut la chandelle!
Version #1 : le top pétale
De ma robe aubépine, il me restait une belle partie de mon coupon original en coton bio des Trouvailles d'Amandine, que je gardais précieusement en attendant LE projet coup de coeur. Petit coupon m'a suivie dans ma traversée de l'Atlantique, s'est posé dans le placard à tissus en attendant patiemment son heure. Et puis Trop top est arrivé, et mon coeur a fait Boum! Vous savez, cette sensation indescriptible de l'alliance coup de foudre lorsque le patron trouve son tissu, que le dessin technique se remplit de couleurs et se met subitement à danser devant vos yeux éblouis, que vos doigts commencent à picoter, que la machine commence à trépigner, que votre pied cherche frénétiquement la pédale... Lorsque le symptôme textilus-patronicus se présente, il faut le traiter et vite, sinon c'est une série de nuits agitées et cauchemardesques qui s'annoncent durant lesquelles votre coupon cherchera à vous étouffer par emmallotage tandis que votre patron vous maudira sur les 3 prochaines générations de machins à coudre... Il n'y a malheureusement pas de remèdes connus à ce jour, et on est obligée de suivre les desseins couturesques plus forts que nous.
J'ai donc cousu la version B avec les détails suivants :
- dos boutonné
- épaules pétales
- finitions avec des parmentures au col
- finitions au biais dorés pour les manches
Je ne suis pas très convaincue du tombé porté tel quel avec un pantalon : je ne sais pas si c'est le dos qui mériterait d'être raccourcis (tout en gardant une jolie courbe) ou si c'est le tissu qui manque d'un zest de fluidité. Mais c'est peut être dû à ma pause en apnée, qui évite tout mouvement incongru de respiration mal placée afin d'éviter de sautage intempestif de boutons. En effet, j'ai fait l'erreur de coudre des boutons, certes super migons et dorés, mais surtout super petits, pour des boutonnières trop grandes. Résultat : le dos s'ouvre intempestivement pour un effet sexy-whaouh pas très sérieusement bureau-compatible. Je recherche donc avidement leur homologues super-mignons-et-dorés et surtout plus grands.
Je préfère le top porté rentré dans une jupe (ici ma jupe Brume de Deer and Doe).
Version#2 : chutes de perroquets
Il me restait un bout de coupon de ma robe Marina. La version B courte à basque s'est imposée, car ce sont les seules pièces qui rentraient dans mon bout de tissu. Le col et les emmanchures ont été terminés au biais rentré.
Je n'ai pas fait la même erreur que précédemment et ai choisi des boutons suffisamment grands pour rester bien sagement en place dans leur boutonnière.
Commencer à coudre un trop top, c'est comme jouer à la multiplication des pains : vous en faites un, il vous en vient 10 de plus!! D'autres versions risquent donc de s'inviter prochainement sur le blog... Pas d'excuses pour ne pas revenir d'ici peu!