[Désintox couture] Une Chataigne en cure à Ilhabela
Le mois dernier, Colette a édité un article très déculpabilisant sur un mal qui peut nous frapper de plein fouet et par surprise : le DIY Anxiety. Mais keskecé? Rhôôôô mais si, dites moi et rassurez-moi que vous aussi il vous est déjà arrivé d'avoir tellement de projets qui se bousculent dans votre tête ou d'avoir tellement envie de coudre sans savoir par ou commencer, qu'au final vous ne faites rien? Ou de presque pleurer de rage après des heures passées à coudre un vêtement, sensé être tout simple pour un résultat médiocre (du type : vous ne rentrez même pas dedans?). De cauchemarder la nuit, sur votre machine qui s'emballe toute seule? De hurler des insanités à ce satané biais de #@$**! qui ne veut pas rester tranquillement en place sous votre pied de biche? Ou de constater avec un peu d'amertume que vos petites réallisations sont trèèèèès loin d'égaler celles que vous zieutez sur le web bloguesque...
Bref, quand c'est le cas, et avant que votre homme / votre chat / la voisine ne vous retrouve assise en tailleur, les yeux exorbités et les cheveux ébouriffés par terre au milieu d'un tas de restes de vêtements que vous êtes méthodiquement en train de déchiqueter, les ciseaux à la main (et si vous ricanez bêtement en même temps, c'est grave, vous en êtes déjà au stade 2), il vaut mieux s'arrêter là, tout de suite maintenant. Boire un grand verre de liquide glacé, type caipirinha (le liquide chaud comme le thé, compte aussi, mais c'est moins fun) et partir sur autre chose pour revenir à la réalité. Ou partir tout court d'ailleurs, en cure maritime de désintoxication couturesque par exemple. Ce que j'ai fait, après 3 caipi.
Donc, après la côte carioca, j'ai déposé Lucie dans la machine et pris mon nouveau short Chataigne dans le sac à dos pour le poser un peu plus loin sur la côte Paulista, sur l'île Ilhabela exactement. Un petit coin de paradis à seulement 3h30 (en comptant la traversée en bateau) de la capitale économique.
Rien de spécifique à dire sur la réalisation facile et rapide de ce modèle de la marque Deer and Doe, déjà réalisé une première fois ici. Cousu en taille 38, qui correspond à mes mesures de taille et de hanches, mais cette fois ma fermeture invisible ne se voit pas, les revers sont assemblés dans le bon sens et j'ai même fait des finitions à la main pour ma doublure intérieure! En revanche j'en ai à dire sur cette île : je trouve extrêment dommage que l'on doive partager ce coin de paradis avec une horde de moustiques qui ont bizarrement des péférences très marquées (j'ai eu une bonne cinquantaine de piqûres alors que ma copine, qui m'accompagnait, à peine 2... J'avais peut être encore le sang qui bouillait d'anxiété?!)
A la base, je ne comptais pas du tout acheter ce tissu. Des grosses fleurs comme ça? Je ne visualisais pas du tout ce que je pourrais en faire... Et puis mon vendeur préféré de mon magasin chouchou Algodao Brasil m'a ajouté dans un groupe internet qu'il avait crée pour ses clients et j'ai vu une surperbe réalisation pour un bermuda homme (si, si, on est au Brésil en même temps...) et je me suis dit que ça serait encore mieux pour un short femme!! Je m'inspire beaucoup de ce que je vois crée sur le net, pinterest ou en boutique... Généralement, j'achète des tissus assez classiques, mais effectivement, je me dis que je devrais prendre plus de risque parfois et oser faire des associations tissu/patron que je n'aurais à priori pas oser faire. Clo's piano (qui a réouvert son blog) parle de sa technique sur comment associer un tissu au bon patron. Personellement, j'ai une technique un peu plus tactile mais aussi beaucoup plus bordélique qui consiste à étaler tous les tissus sur mon lit et associer ma pile patrons en attente avec ceux-ci.
A présent que mes symptômes de DIY Anxiety ont tous été estompés pompés par les moustiques, je vous laisse sur quelques images relaxantes, tandis que je reprends le chemin de la zénitude couturistiques...